Cela on le doit à tous nos orateurs, qui nous ont fait partager leurs expertises et leurs convictions, et en tout premier lieu, à Mme Alexandra JOUR-SCHRODER, de la Commission Européenne, et M. Christophe BORIES, de la Direction générale du Trésor, qui ne pouvant être des nôtres, ni en présentiel, ni à distance, nous ont aidés, par des key notes préenregistrées, à maîtriser le contexte actuel.
En espérant les avoir avec nous pour nos prochains évènements. Je voulais aussi remercier ceux qui nous ont fait l’honneur de leur présence, et particulièrement Erick LACOURREGE de la Banque de France, Gabriel CUMENGE de la Direction générale du Trésor, et Henri d’AGRAIN, du CIGREF, et tous nos autres orateurs, pour leur mobilisation et leur soutien. Et notamment tous nos amis banquiers, dont Jean-Paul MAZOYER (CA-PS/CB), qui nous est très fidèle depuis plusieurs années, et nos amis industriels qui ont répondu à notre appel. Et remercier ceux qui sont intervenus à distance, parfois de fort loin, comme Marianne DEMARCHI (Swift), Marc BAYLE de JESSE (CLS Bank), et Rita CAMPOREALE (EPC/FBE/ABI), et qui n’ont pu exprimer toutes leurs convictions et tous leurs arguments. Et je voulais enfin remercier tous les modérateurs de FRANCE PAYMENTS FORUM qui ont montré leur maîtrise des divers sujets. Et bien sûr nos deux Maîtres de cérémonie et toute l’équipe de communication de FRANCE PAYMENTS FORUM.
Je voudrais adresser particulièrement mes remerciements à la Direction générale du Trésor, qui nous a apporté tout son soutien, s’était mobilisée pour le succès de notre évènement, jusqu’à la veille encore, et a été présente en nombre, avec 3 intervenants, dont Anselme MIALON pour la première fois. Et sans oublier la Banque de France présente également avec 3 orateurs, dont Adeline BACHELLERIE et Julien LASALLE. Et STET également avec trois orateurs. Merci à tous.
Je voulais aussi remercier M. Thiery LABORDE, vice-Président du CNMP, Martina WEIMERT (EPI), et Pierre-Antoine VACHERON (Worldline) qui n’ont pu être des nôtres, et qui se sont fait remplacer à haut niveau.
En tout 34 orateurs, et plus de dix modérateurs et maîtres de cérémonie. C’est dire que nous avons atteint notre objectif de réunir nombre des acteurs de la Place concernés par les paiements. Et la presse nationale s’en est fait l’écho, en insistant sur notre représentativité des acteurs français des paiements, et en indiquant, comme dans Les Echos, « Lors du France Payments Forum, le grand rendez-vous du secteur ».
Je ne voudrais pas oublier ici la Banque Centrale Européenne, qui a été invitée, et ne pouvant être présente avec nous, nous a proposé, dès fin janvier, d’organiser une matinée spéciale le 15 mai, à Paris, en présence de Piero CIPOLLONE, sur l’euro numérique, de gros et de détail. Le programme est prestigieux et est joint à cette Lettre. J’invite tous à participer à cet évènement, en présentiel ou à distance, en s’inscrivant à contact@francepaymentsforum.eu .
Et, je voulais aussi remercier un absent, qui par ses annonces tonitruantes la semaine précédente, des annonces brutales et particulièrement désagréables, a permis de booster l’Europe, et qui je l’espère, permettra de booster la construction de l’espace européen des paiements. Je veux bien sûr parler de M. TRUMP.
Car ce que nous prédisions pourrait arriver. À savoir qu’il peut y avoir des moments où la souveraineté européenne pourrait être gravement mise en défaut. Et pour l’éviter, il faut, non pas s’enfermer dans une zone économique bunkerisée, sans échanges avec le reste du monde, mais disposer d’une autonomie d’action, avec des moyens qui permettraient de réduire notre dépendance, voire le cas échéant de se passer de certains acteurs, comme d’autres ont pu le faire à diverses occasions à travers le monde.
Nous avons vu le 8 avril que dans les paiements, l’Europe, et dans l’Europe, la France, ne manque ni d’expertise, ni de solutions, mais que l’Europe a tardé à s’unifier et à faire surgir des champions européens à même de concurrencer les grands acteurs internationaux.
Mais, aujourd’hui, l’Europe peut apparaître très marginale dans le monde du Numérique. Comme le font remarquer fréquemment les acteurs américains. Et comme le montre le schéma ci-joint, souvent diffusé dernièrement par les Américains, du retard industriel européen dans le numérique.
Et dans le monde du paiement, notamment dans les paiements par carte, l’Europe reste très fragmentée et très dépendante des acteurs internationaux, comme l’a bien fait remarquer la BCE dans ses dernières statistiques européennes. Comme l’a rappelé M. CIPOLLONE, “More than two-thirds of card transactions in the euro area were settled through international payment schemes in the second half of 2023. And 13 out of 20 euro area countries rely entirely on non-European solutions in the absence of their own domestic payment scheme”. Même si la France seule, avec le scheme CB, assure 20% de toutes les transactions européennes de paiement par carte.
Aujourd’hui, avec les annonces américaines, l’Europe se retrouve au pied du mur. Elle doit construire en urgence une nouvelle stratégie dans les paiements, qui répondent à ces défis.
Dès lors, quelle est la Stratégie européenne des paiements que nous suggérons et attendons ? Elle doit répondre à trois objectifs :
- D’abord, bien fixer le cap à moyen et long terme, sans s’enfermer dans les législatures. Et le fixer clairement : aujourd’hui, on ne peut plus tergiverser, le cap ne peut plus être domestique, il doit être européen. On peut s’enorgueillir en France de la qualité des systèmes interbancaires, mais il faut admettre qu’on est parfois seuls au plan européen, et que globalement, en Europe, la plus grande part des états européens, sont dépendants d’acteurs internationaux pour leurs paiements, notamment par carte. Il faut donc proposer nos solutions alternatives à ces États, mais aussi s’atteler à construire des solutions et des infrastructures européennes. On a lancé EPI, il faut désormais lui apporter tout notre soutien et aussi celui des pouvoirs publics européens, pour que Wero devienne la solution de référence en Europe. Il faut aussi s’atteler sans attendre à l’Europe de la carte, nous n’avons plus le choix, et de préférence dans EPI, ou sinon, autrement, mais faisons-le, et en conservant si possible les standards existants, comme CPACE, pour éviter de nouveaux investissements, ou NEXO si on le juge plus adéquat.Il faut aussi porter au niveau européen les meilleures initiatives domestiques européennes dans les paiements, de façon à disposer de quelques solutions communes, en évitant à la fois une interconnexion de systèmes hétérogènes extrêmement complexe, comme au plan de la compensation, et la prolifération de solutions qui n’atteindraient ni la masse critique pour survivre, ni la capacité concurrentielle face aux acteurs internationaux, et en se concentrant sur quelques solutions porteuses. Et ces initiatives sont souvent françaises, mais il y a en Europe des initiatives non françaises qui mériteraient qu’on s’y attarde, voire qu’on puisse les adopter.
- Ensuite, innover et disposer des infrastructures techniques. Innover, c’est à la fois offrir les meilleures solutions possibles dans les rails qu’on connait et qu’on maîtrise depuis longtemps, comme sur les paiements scripturaux, et maintenant digitaux, mais aussi ouvrir de nouvelles voies dans les rails qu’on ne maîtrise pas encore, et qui pourraient se développer très rapidement, comme dans les cryptopaiements et les stablecoins, et dans des technologies non encore matures, mais qui pourraient rapidement déferler. C’est aussi disposer d’une autonomie dans le domaine des grandes infrastructures techniques, comme le cloud, l’IA, les DLT, la Tokenisation et demain dans le Quantique. C’est faire de l’Europe un Hub mondial, parmi d’autres, ne soyons pas stupides, mais, un Hub majeur d’infrastructure et d’innovation, constituant un point d’attraction mondiale.
- Enfin, bien organiser. Organiser les plans d’actions, en évitant de conduire à une embolie de règlements, de standards et d’innovations à mettre en œuvre dans des plannings impossibles à tenir ; organiser le marché au plan européen, en favorisant l’éclosion de champion européens, et de solutions européennes, mais aussi de licornes innovantes, et pour cela combiner une triple approche interbancaire, ou si on préfère, inter-PSP, et capitalistique, indispensable pour assurer l’unité du marché et pour faire face aux investissements d’avenir, et publique pour les investissements de long terme ; ouvrir les règlementations sur la concurrence et sur les prix pour favoriser une dynamique de l’offre ; organiser le jeu des acteurs, en évitant une confusion des rôles, et en recherchant notamment une synergie public-privé, indispensable pour affronter la situation nouvelle. Et j’ajouterais, en organisant certaines actions clé au plan européen, comme dans la lutte contre la fraude.
Il faut aussi se doter d’un chef d’orchestre, l’ERPB ou un autre acteur à désigner clairement, pour mieux synchroniser ces nombreuses actions, et laisser libre champ à nos PSP, nos industriels et nos jeunes innovateurs, et organiser le financement de la filière Paiements en Europe, notamment de ses infrastructures et de ses fintechs, comme d’autres le font par ailleurs.
Voilà chers amis, mes conclusions de cette riche journée. Et je vous invite à réentendre les enregistrements des diverses interventions et les synthèses réalisées que FPF va diffuser. Et les documents de position que nous allons en retirer. Pour alimenter une future stratégie européenne des paiements et pour que l’Europe des paiements devienne réalité.