Monsieur le membre du Directoire de la BCE et Président du Groupe de travail de haut niveau de l’Eurosystème sur l’euro numérique, Monsieur Piero Cipollone
Monsieur le Chef du Département du Secteur Financier (SFE) de la Direction générale du Trésor, Monsieur Christophe Bories
Monsieur le Directeur général Monnaie et Paiements de détail de la Banque de France, Monsieur Erick Lacourrège
Monsieur le Directeur général adjoint de la Fédération bancaire française, Monsieur François Lefebvre
Madame la Directrice de l’euro numérique à la BCE, Madame WITLOX,
Chers intervenants des deux tables rondes
Chers amis du FRANCE PAYMENTS FORUM,
Mesdames et Messieurs,
Bonjour et merci d’être parmi nous aujourd’hui, dans cet auditorium un peu sombre, car nous profiterons d’une journée ensoleillée.
Merci de votre participation à la première conférence parisienne sur l’euro numérique et l’avenir des paiements en Europe. Nous avons déjà organisé des tables rondes sur l’euro numérique lors de nos événements et produit il y a trois ans un premier document de position. Nous organiserons certainement d’autres conférences similaires dans les mois et les années à venir.
FRANCE PAYMENTS FORUM a le grand plaisir de vous accueillir tous et toutes, et je tiens à remercier tout particulièrement la Banque centrale européenne et M. CIPOLLONE de nous avoir proposé d’organiser cette réunion. C’est un grand honneur et, si je puis me permettre, un pari gagnant.
Merci, Monsieur.
Pour nous, c’est la reconnaissance de tout le travail que nous avons accompli avec tous mes amis ici présents depuis plus de treize ans pour placer les enjeux européens au cœur de la stratégie française des paiements et pour construire ensemble l’avenir des paiements en Europe.
Aujourd’hui, nous allons débattre de l’euro numérique et de l’avenir des paiements en Europe. Nous devons nous écouter et nous comprendre mutuellement, car il n’existe pas d’autre moyen de construire un marché européen compétitif. J’espère que cette conférence contribuera modestement à un consensus et ouvrira la voie à une coopération public-privé sur les paiements en Europe.
Avant d’aborder le sujet d’aujourd’hui, permettez-moi de rappeler qu’il y a 30 ans, le 14 mars 1995, je me suis rendu à Bruxelles pour une réunion avec l’équipe de la Commission européenne chargée de préparer le passage à la monnaie unique (aujourd’hui l’ECU). L’équipe m’a exposé le principal problème : le traité de Maastricht prévoit le passage à une nouvelle monnaie unique en 1997, donc en deux ans, et les banques nous répondent que c’est impossible. Pourquoi ? Et comment pourrions-nous imaginer un scénario pour cette évolution politique et financière majeure ? Un scénario impossible à contourner, le traité ayant été adopté par référendum dans certains pays. J’ai exposé mon point de vue et proposé un scénario, rapidement adopté par M. Thibault de Silguy et trois montres après la publication, en juin 1995, d’un livre vert par la Commission européenne et, six mois plus tard, la réunion de tous les chefs d’État et de gouvernement de la zone monétaire à Madrid, le 15 décembre 1995.
Lorsque nous nous y sommes préparés au printemps 1995, nous avions trois idées principales : (1) Il nous faut un succès, puis un écu fort ; (2) Il nous faut un succès et, pour cela, un consensus entre toutes les parties prenantes ; et (3) Il nous faut un succès, puis beaucoup de communication.
Ensuite, j’avais proposé le scénario que vous connaissez : un processus de basculement qui commencerait, trois ans plus tard, en 1999, avec les paiements de gros montants (euro de gros), afin de créer une masse critique financière et de laisser suffisamment de temps (trois ans de plus, soit six ans après l’adoption du scénario de Madrid) pour préparer la phase de paiement de détail et la fabrication des pièces et des billets, et pour organiser la communication : pour les gros montants (euro de gros), c’est facile car il n’y a « qu’un » million de personnes autour de la table, alors que pour l’euro de détail, il y a 350 millions de citoyens européens.
Et pour ce scénario, nous obtenons un consensus total entre toutes les parties prenantes. Nous organisons plus de 500 réunions dans toute l’Europe avec des citoyens et des entreprises.
Aujourd’hui, il faut garder à l’esprit qu’il y a trente ans, en décembre 1995, les pays européens avaient adopté le scénario de Madrid pour le passage à l’euro.
Mesdames et Messieurs, nous avons aujourd’hui les mêmes défis et les mêmes responsabilités qu’en 1995.
Merci.
Revenons maintenant à l’euro numérique.
Pour introduire ce sujet, j’ai le plaisir d’inviter M. Piero CIPOLLONE à me rejoindre sur scène, ainsi que MM. Christophe BORIES, Erick LACOURREGE et François LEFEVRE.
J’invite également mes deux collègues, et je dois dire mes deux complices, M. Nicolas de Seze, vice-président de notre association FRANCE PAYMENTS FORUM, et M. Olivier VIGNA, directeur général adjoint de Paris Europlace, à m’accompagner pour animer cette conférence.
M. CIPOLLONE, vous serez le premier intervenant de la matinée. Merci de partager avec nous vos convictions sur le sujet.