Dans le cadre de ses Rencontres digitales, FRANCE PAYMENTS FORUM a organisé le 27 mai 2021 une table ronde sur les enjeux stratégiques du paiement mobile.

Animée par Angelo Caci, cette table ronde réunissait six experts : Pierre-Olivier Chotard (DG Trésor), Julien Claudon (Société Générale), François Cortes (PWC), Vincent Duval (Paylib), Benoît Ouinas (Netcetera) et Neil Pein (BNP Paribas)

Compte rendu de la table ronde : 

L’objectif de la Table Ronde était de présenter les tendances, enjeux et opportunités propres aux services de paiement mobile (m-payment) à l’échelle internationale et européenne et de souligner quelques points d’attention.

Tout d’abord, il a été rappelé combien ce marché est protéiforme (diversité de technologies, offres et acteurs) et combien les différents continents ou pays connaissent des maturités et rythmes de développement distincts.

En Europe, après une période « d’errement », nous sommes entrés depuis 3 ou 4 ans dans une phase d’accélération, accentuée depuis 2020 par la crise sanitaire et les vertus du sans contact.

En France, nous avons un échantillon assez large de services de m-payment proposés par des établissements bancaires, distributeurs (ex Carrefour, Casino…), opérateurs télécom, start- ups et fintechs…

La grande majorité des banques françaises disposent de plusieurs solutions de paiement mobile NFC, soit en collaboration avec l’un ou l’autre des XPay (Apple, Google, Samsung), soit en propre, en particulier autour de la coalition Paylib dont les services se déclinent en paiement web, proximité sans contact (HCE) et P-to-P. A noter que BNP Paribas et Crédit Mutuel soutiennent en parallèle la solution Lyfpay qui combine paiement mobile (QR Code) et services à valeur ajoutée pour le commerce (ex : paiement à table, fidélité, click & collect…).

Selon un sondage Kantar de début 2021, mandaté par Paylib, 38% des Français ont déjà utilisé une application de paiement mobile en 2020 (contre 28% en 2019) et plus d’un Français sur 2 a confiance dans le paiement mobile.

La Société Générale et BNP Paribas ont observé des croissances d’usage de l’ordre de 100% en 2020 et continuent de porter leurs efforts sur la qualité de service et l’expérience utilisateur.

La « menace » des géants du web ou, pour le moins, leur présence significative et leurs moyens colossaux soulèvent des questionnements de diverses natures :

  • Quelle place pour des solutions nationales aujourd’hui ou pan-européennes demain, à l’instar de celle que peut incarner EPI ?
  • Comment « contraindre » Apple à autoriser l’accès libre à l’antenne NFC des iPhones afin d’ouvrir le jeu concurrentiel ?
  • Comment réussir à se distinguer et ne pas tomber dans une certaine dépendance ?

Les pouvoirs publics nationaux (dont la Direction du Trésor) ou européens y sont particulièrement sensibles et suivent avec attention comment ces positions évoluent et comment des services à la main d’acteurs français ou européens peuvent se développer harmonieusement.

Sans surprise, même s’il existe encore des freins ou résistances (ex : sécurité perçue, poids des habitudes…), les perspectives sont très favorables quant à une croissance du paiement mobile sous ses diverses formes.

Il importe donc d’accompagner ce mouvement et d’enrichir régulièrement la proposition de valeur autour des smartphones qui sont devenus essentiels dans notre vie quotidienne, sans éclipser, tant s’en faut, l’attachement à la carte de paiement, a fortiori sans contact.


 

L’Agefi hebdo  a publié le 3 juin dernier un article intitulé « Paiement mobile : il faut sortir du confinement des GAFA«  cosigné par Jean-Michel Chanavas (Mercatel), Vincent Duval (Paylib), Michel Ganzin (GCB)  et Arno Pons (Digital New Deal).

Les auteurs appellent de leurs vœux une réglementation nationale et européenne visant à rééquilibrer le marché et soulignent que si celles-ci n’interviennent pas maintenant, « les positions dominantes prises par les GAFA seront devenues irréversibles »

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