Nous avons perdu Samedi 1er février un acteur majeur des paiements européens, avec le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Un acteur clé et puissant, un acteur innovant et précurseur dans de nombreux cas, et un acteur convaincu de l’importance d’un modèle économique pour soutenir la révolution numérique.

C’est un grand échec collectif, qui ne doit pas nous empêcher d’avancer et de poursuivre sur notre objectif de « grands pas majeurs, décisifs et audacieux vers une souveraineté européenne » dans les paiements et d’éviter de nouveaux départs d’acteurs européens.

Il nous faut cependant rester ambitieux, et mettre en avant notre objectif d’une Europe des paiements «sans couture »  (« seamless » diraient nos amis anglais) et la capacité de l’industrie européenne des paiements à relever le défi du numérique, et à constituer des champions à même de concurrencer les monstres américains ou asiatiques.

Il est sûr que cela sera moins facile qu’avec nos amis britanniques avec nous. Mais, « don’t cry over spilt milk », c’est triste mais c’est fait. Et nous n’avons rien pu faire pour l’empêcher.

Cependant, nous devrons rester vigilants, surtout durant cette phase de transition, pour asseoir un partenariat futur de haut niveau, si cela s’avérait possible, et aussi, pour éviter d’éventuelles distorsions de concurrence futures. Comme nous l’ont rappelé les Autorités publiques, et Paris Europlace pour notre domaine d’activités bancaires et financières,  nous entrons en effet dans une phase de négociation, avec :

  • d’une part, une revue des régimes d’équivalence qui se déroulera sur ce 1er semestre 2020. Il nous appartient collectivement d’identifier les points d’attention et les priorités, en termes notamment d’activités, de compétitivité/level playing field, de régulation/supervision, dans notre domaine des paiements.
  • Et d’autre part, s’agissant des relations commerciales et d’un possible (et souhaitable) accord de libre-échange, il nous faut également identifier les sujets opérationnels et les éventuels risques de contournement, mais en gardant en tête que nous serons largement bénéficiaires de bonnes relations commerciales avec le Royaume-Uni et qu’il faut là aussi se concentrer sur les sujets les plus stratégiques pour notre marché européen des paiements, pour mieux asseoir notre futur partenariat avec nos amis britanniques.