LE MONDE D’APRÈS : CONTINUITÉS ET RUPTURES
Après la phase 2 de la pandémie, le monde a espéré en sortir, comme après la guerre, avec une nouvelle décennie de croissance forte, de nouvelles années « glorieuses », et avec de nouveaux plans « Marshall », comme le Plan Biden ou le Plan Merkel-Macron.
Mais pour beaucoup, c’est surtout l’heure de la recomposition du paysage économique et industriel mondial. Et beaucoup d’acteurs économiques ou industriels, voire financiers, internationaux, « globaux » comme on les appelle, comme les géants du numériques, dénommés Big Techs et regroupant les GAFAMs ou BATX, et bien d’autres encore, mais aussi les tenants de la DeFi, la Finance décentralisée, ont attendu leur heure et sont prêts à faire jouer la « destruction créatrice » chère à Schumpeter. Pour un « grand remplacement » économique et industriel ?
De leur côté, les acteurs financiers et bancaires, que l’on doit nommer « historiques » ou « règlementés », ont engagé une formidable révolution des systèmes de paiements dits « scripturaux », pour prendre en compte l’espace de paiement européen et la révolution digitale. Et au moment du succès impressionnant du développement de la carte sans contact et du paiement mobile, et du lancement du projet EPI et des nouveaux modes de paiement comme l’Instant payment ou t le Request-To-Pay, voire de la facturation électronique, ils sont confrontés à une nouvelle vague technologique qui cherche à remettre en cause leurs investissements.
Cette confrontation soulève de nombreuses questions comme celle de la Souveraineté européenne, jugée par certains comme « mythique » ou irréaliste face à la concurrence entre Places financières, voire la concurrence entre monnaies ; celle de la monnaie de banque centrale, dont la place est à la fois réduite par la vague digitale et contestée par celle des crypto-actifs ; celle de la règlementation des Big Techs ou des nouveaux acteurs de la DeFi, jugée peu crédible ou peu efficace face à l’armada de leurs moyens juridiques et financiers ou à la difficulté à les identifier ; celle de la confrontation industrielle et financière entre ces grands acteurs mondiaux et ceux de l’espace européen, banquiers ou industriels, pour lesquels la consolidation devient un impératif, une ardente obligation ; sans oublier celle de la maîtrise de ce qu’on appelle désormais les « data » et la « privacy », c’est-à-dire les données et la protection des informations individuelles, et sans oublier également la lutte contre les prédateurs multiples et leur rançonnage des entreprises ou le blanchiment d’argent sale ….
Les Rencontres d’Automne de FRANCE PAYMENTS FORUM s’inscrivent dans ce nouveau paysage, mais aussi dans la perspective de la Présidence française de l’Union Européenne du premier semestre 2022 Elles visent bien sûr à faire le point après un été riche en nouvelles de tous ordres dans les paiements, mais aussi à tracer quelques perspectives et suggérer quelques infléchissements des politiques nationales et européennes dans le domaine des paiements.
Quatre temps forts sont envisagés, autour de la Retail Payment Strategy européenne, des projets de monnaies digitales de banques centrales, du projet EPI, et de la consolidation industrielle et bancaire européenne.
Cet évènement d’une journée qui sera organisée en présentiel (si les conditions sanitaires le permettent) dans les salons de l’Automobile Club de France , , et sera ponctué de diverses interventions d’acteurs clés des paiements européens et nationaux, mais aussi de keynotes visant à attirer notre attention sur certaines évolutions clés à venir. Elle sera ouverte et clôturée par des décideurs de premier plan, et suivie d’un dîner de Place. Elle ne se substitue pas aux Rencontres digitales mensuelles que FRANCE PAYMENTS FORUM continuera d’organiser sur les diverses thématiques du paiement.
PROGRAMME DU MARDI 9 NOVEMBRE 2021
AUTOMOBILE CLUB DE FRANCE
Objectifs des « Rencontres de FRANCE PAYMENTS FORUM » :
Faire un point sur la mise en œuvre des récentes évolutions en matière de paiements, aux plans stratégiques, règlementaires, et techniques, … en déduire des propositions pour la France et l’Europe, favoriser le dialogue entre les acteurs clés des paiements en Europe et en France, et contribuer à faire de Paris une véritable place des paiements en Europe et au niveau mondial.
L’AGENDA
Mardi 9 novembre 2021
Objectifs des « Rencontres de FRANCE PAYMENTS FORUM » :
Faire un point sur la mise en œuvre des récentes évolutions en matière de paiements, aux plans stratégiques, règlementaires, et techniques, … en déduire des propositions pour la France et l’Europe, favoriser le dialogue entre les acteurs clés des paiements en Europe et en France, et contribuer à faire de Paris une véritable place des paiements en Europe et au niveau mondial.
8h30 : Accueil – Petit-Déjeuner
9h00 : Présentation de la matinée : Orientations et programme des Rencontres
- Hervé SITRUK Président FRANCE PAYMENTS FORUM, Directeur général MANSIT SAS
- Annick LE BER Vice-Présidente FRANCE PAYMENTS FORUM, Directeur Entreprises Banques et Assurances, IBM (France)
9h10 : Keynote Maya ATIG – Directrice Générale, Fédération Bancaire Française
9h30 : 1ère Table Ronde – La mise en œuvre de la Stratégie européenne dans les paiements de détail
L’Union Européenne a proposé une stratégie dans les paiements de détail, la Retail Payments Strategy (RPS), très large, qui amplifie et complète les objectifs de la DSP2 en vue d’assurer notamment une souveraineté européenne dans les paiements. Cette RPS a fait l’objet d’un examen approfondi et d’une adoption par le Parlement européen et le Conseil des chefs d’État ou de gouvernement des pays de l’Union européenne. Quel est le point sur la mise en œuvre de cette stratégie ? Comment assurer son succès ? Quelles sont les priorités de la présidence française en ce domaine ? Quelles pourraient être nos recommandations ?
Modérateurs :
- Hervé SITRUK, Président FRANCE PAYMENTS FORUM, Directeur général MANSIT SAS
- Nicolas de SEZE, Vice-Président FRANCE PAYMENTS FORUM
Keynote : Javier SANTAMARIA, Président, Conseil Européen des Paiements
Orateurs envisagés :
- Elie BEYROUTHY, Président de l’European Payment Institutions Federation (EPIF)
- Rita CAMPOREALE, Directrice des systèmes et services de paiement, Association Bancaire Italienne
- Gabriel CUMENGE, Sous-directeur des Banques et des Financements d’intérêt général – Direction Générale du Trésor – Ministère de l’Économie et des Finances
- Eric DUCOULOMBIER, Chef de l’Unité des Services financiers de détail et des Paiements (D3), Direction Générale pour la Stabilité financière, les Services financiers et l’Union des marchés de capitaux, Commission européenne
- Jérôme RAGUÉNÈS, Directeur numérique, systèmes et moyens de paiement, Fédération bancaire française
11h00 Pause
11h30 2e Table ronde – Monnaies digitales : quelles places et pour quelles monnaies digitales dans les systèmes de paiement européens et mondiaux ?
Face aux « cryptoactifs » et aux « stablecoins » qui souhaitent devenir des supports de paiements, voire des « monnaies » concurrentes des monnaies scripturales et fiduciaires, la question s’est posée d’une réponse des banques centrales, via l’émission de monnaies digitales centrales, et d’une réponse des autorités politiques, par de nouvelles règlementations. Malgré de nombreuses tentatives de coordination aux niveaux des États d’une part et des Banques centrales de l’autre, et de nombreux rapports et symposiums, les réponses restent très diverses, voire opposées, notamment sur l’échéance ou l’opportunité de telles monnaies ou sur le rôle que pourraient jouer les banques, commerciales ou mutualistes, dans ces initiatives. Et du côté de ces dernières, on ne peut que noter des positions allant du rejet des monnaies digitales centrales à un support actif à ces initiatives. Quelles sont les tendances qui se dégagent sur l’opportunité et les formes éventuelles des monnaies digitales centrales ? Quelle priorité entre monnaie digitale de gros et de détail ? Quelle coexistence entre ces nouvelles monnaies centrales et les monnaies fiduciaires et scripturales ? Quelle place pour des « stablecoins » ou d’autres monnaies électroniques fondées sur les blockchains ? Y aura-t-il in fine émission d’un euro digital ? Quelle serait l’implication des banques dans ces initiatives ? Les banques doivent-elles envisager de lancer leur propre monnaie digitale bancaire, de façon privée ou collective ? Ou songer à participer à ces projets centraux ? Ne faut-il pas d’une part poursuivre la digitalisation et la modernisation des systèmes de paiement scripturaux, notamment pour passer à l’ère de l’Instant Payment, et d’autre part s’engager, avec autant d’énergie, dans la voie des monnaies digitales ? Et a-t-on encore le temps de mener des réflexions ? Ou ne sera-t-il pas bientôt trop tard pour s’engager dans cette voie, si on veut préserver un espace de paiement européen, moderne et souverain ?
Modérateurs :
- Michel KHAZZAKA, Responsable GT Cryptopaiements, FRANCE PAYMENTS FORUM, Consultant
- Nicolas KOZAKIEWICZ, Co-responsable GT Cryptopaiements, FRANCE PAYMENTS FORUM, Consultant, Responsable Recherche & Développement et Innovation, Worldline, Membre du Digital Euro Market Advisory Group de la BCE
Key Note Ulrich BINDSEIL, Directeur général de la Direction Infrastructure de marché et paiements (DG-MIP) de la Banque Centrale Européenne
Orateurs envisagés :
- Adeline BACHELLERIE Responsable du Service de la Monnaie digitale et de l’Innovation, Banque de France
- Keith BEAR, Membre du “CBDC Technology Forum” de la Banque d’Angleterre et du Trésor britannique
- Nadia FILALI, Directrice des Programmes Blockchain 1 Cryptoactifs, Caisse des Dépôts
- Gonzague GRANDVAL Directeur général de CHAINFORGE, Président de SCEME
- Isabelle MARTZ, Entrepreneur Interne Cryptomonnaies, Société Générale
13h00 : Déjeuner
14h:30 : Key note – Thorsten VÖLKEL, CEO, PPI AG “Quo vadis payment transformation?“
14h45 : 3e Table ronde : La rénovation des paiements scripturaux et la digitalisation des paiements
Après une première tentative infructueuse, et sous l’impulsion ferme des autorités politiques et monétaires européennes, certaines banques européennes, rejointes par quelques industriels des paiements, ont décidé de lancer le projet EPI, un scheme pour les paiements européens, indépendant voire concurrent des schemes internationaux. Mais parallèlement, les banques européennes sont engagées dans une importante rénovation des paiements scripturaux, et dans la digitalisation des paiements. Quelles sont ces évolutions ? En quoi changent-elles profondément le paysage des paiements européens ? Et en quoi peuvent-elles marquer l’évolution des paiements au plan mondial ?
Modérateurs :
- José MORATA, Directeur Trésorerie- Moyens de paiement, Caisse des Dépôts
- Jocelyne MWILU LUVILUKU, CEO, PPI France
Orateurs envisagés :
- Vincent DUVAL, Directeur Général, PayLib
- Tino MEISSNER, Product Manager Request to Pay Deutsche Bank
- Régis FOLBAUM, Directeur des Paiements, La Banque Postale et Président FrenchSys et Membre du Digital Euro Market Advisory Group de la BCE
- Geoffroy GOFFINET, Directeur des Autorisations, ACPR
- Aymeric PONTVIANNE – Conseiller – Finance et innovation, CNIL
- Jacques VANHAUTERE, Directeur Général, SEPAmail
16h00 Pause
16h30 Key note – Benoit HEITZ, Partner Banque Finance, Groupe Onepoint “Data and Tech : The ongoing revolution for Payments !“
16h45 : 4ère Table Ronde : L’intégration des systèmes de paiements européens
Le monde des paiements européen fait face depuis plusieurs années à l’émergence d’acteurs nouveaux dans les paiements, des Fintechs mais aussi d’entreprises mondiales spécialisées, comme Paypal, qui révolutionnent les modes de paiement, et dans le domaine du traitement des transactions, à la compétition d’acteurs industriels du traitement des données et de la communication. Mais, il fait également face désormais à l’émergence d’acteurs mondiaux puissants, les GAFAs et BATX notamment, déterminés à envahir ce marché, par tout moyen, pour conquérir les données. Tous ces acteurs internationaux disposent de moyens techniques, marketing et financiers colossaux, bien supérieurs à ceux des entreprises et banques européennes et bénéficient du support des marchés financiers internationaux ou de leurs réseaux sociaux mondiaux. Les acteurs des paiements scripturaux européens sont ainsi fortement mis en cause, et ont entrepris une profonde rénovation de leurs systèmes de paiement scripturaux pour y inscrire la digitalisation des paiements. Mais plusieurs questions se posent en urgence pour l’Union Européenne : ces investissements sur la digitalisation des systèmes de paiement suffiront-ils à faire face aux initiatives internationales ? Y a-t-il un futur pour les acteurs industriels ou bancaires européens dans les paiements ? comment assurer la souveraineté européenne sans acteurs industriels et bancaires européens compétitifs au plan mondial ? Comment faire surgir quelques champions européens ? Quelle consolidation industrielle et bancaire en Europe ? Faut-il règlementer l’intervention des nouveaux acteurs mondiaux dans les paiements ?
Modérateurs :
- Corina FONTAINE, Partner Paiements et Infrastructures de marché, Groupe OnePoint & Secrétaire Générale, FRANCE PAYMENTS FORUM
- Anne CHOQUELLE, Consultante et Responsable du GT Europe Payments Forum, FRANCE PAYMENTS FORUM
Orateurs envisagés :
- Raphaël MAREK, Head of France, SWIFT
- David RENAULT, Head of STEP2 services, ABE-Clearing
- Caty VANTRIMPONT, Directrice Générale déléguée, STET
- Karine THEMEJIAN, Adjointe au Chef de la Division Innovation Marché et Intégration, Direction Générale Infrastructure de marché et paiements (DG-MIP), Banque Centrale Européenne
18h15 : Intervention de Clôture : Denis BEAU, Premier sous-gouverneur, BANQUE DE FRANCE (confirmé)
18h45 Cocktail